Deux Vampires, un Gondolier et une furieuse envie de sang...

Je détournai aussitôt les yeux. Si j'en avais encore été capable, j'aurais rougi pour être bien plus rouge qu'une tomate ! Je ne compris pas la raison qu'il avait de rire, mais c'était très certainement de moi. Qu'y avait-il de mal à ça ? Non, je n'avais jamais connu personne de cette façon... Et alors ? Ma condition de vampire me dégoûtait tellement et me préoccupait énormément que je n'y pensais même pas. Ou était-ce une excuse que je me faisais à moi-même ... ?

Alors que je ne l'attendais plus, déjà humiliée par les paroles et les précédents gestes du vampire qui se tordait de rire à mes côtés, la voix de mon frère se fit entendre et il lui ordonna de ma lâcher. Il grogna et bondit sur le vampire italien qui se retrouva bientôt à terre. Je retrouvai aussitôt ma liberté de mouvement et de parole.

Ludwig ! J'ai cru que tu étais vraiment parti !

J'étais soulagée de le voir, de sentir sa présence. Je n'étais plus seule avec ce vampire qui ne me voulait pas vraiment du bien... Il était avec moi, il était revenu sur ses pas pour moi !
Je m'approchai du mur et le laissai me porter. Toutes ces émotions me faisaient tourner la tête, entre la panique, la peur, la frustration, le soulagement,...

J'étais en colère, très en colère! En ce moment, mon désir le plus cher était de démembré ce sinistre individu pour le faire cramer. Comment avait-il oser ne fus-ce que penser à l'idée de faire subir les derniers outrages à ma soeur?! D'un autre côté, je m'en voulais un peu. Voir beaucoup en réalité. J'avais fait une erreur en me laissant emporter par ma mauvaise humeur et j'avais aussi sous-estimer ce vampire italien. Je ne le croyais pas si pervers...

- Jamais de la vie! Je ne te laisserais pas aux mains d'une autre bande de vampire. Met toi bien cela dans le crâne, tu es ma soeur et il est hors de question que je ne laisse qui que ce soit te voler à moi.

Elle s'éloigna un peu du cercle de combat ce qui me rassura. Si elle n'était pas dans mes pattes, je serais plus en mesure de lutter contre le vampire qui se relevait déjà, un petit sourire déformant sa bouche. Il essuya le sang qui coulait de sa lèvre, preuve qu'il avait manger il y a peu puis-ce qu'il était capable de saigner, et me toisa en grognant légèrement.

C'est seulement avec le recul que je compris qu'il avait tout manigancer. Ce qu'il voulait ce n'était pas du sexe - ou du moins pas avec Esmée en tout cas - mais de l'action. Il voulait mettre un peu de piquant dans sa vie morne d'ancêtre et il avait trouver qu'un petit jeunot un peu trop fougueux était un bon adversaire...

Ses paroles, elles m'auraient fait sourire en d'autres circonstances. Je l'aurais pris dans mes bras, je me serais serrée contre lui et je lui aurais dit que personne ne pouvait me voler à lui. Mais là, ce n'était pas le moment. Le vampire se releva bien vite, comme s'il n'avait subi aucun dégât ! Pourtant, Lulu l'avait frappé avec force...

Il y avait enfin de l'action ! Il était revenu, comme prévu, pour sauver sa pauvre petite jumelle de l'affront que j'aurais pu lui faire. Et il était furieux. C'était ce que j'attendais ! La vie ici était trop calme : nous ne tuions que des humains qui ne se défendaient même pas. Alors un vampire... Surtout après le spectacle offert dans les égouts ! Je ne pouvais pas laisser passer une telle opportunité ! Si un autre vampire voulait la fille, je la lui laissais. Je me réservais le jeunot...

Une autre bande de vampires ? Tu l'as déjà abandonnée, c'est ça ? Tu ne veux plus répéter tes erreurs... Comme c'est touchant ! Et puis, ta façon de dire qu'il est, je cite, "hors de question que je ne laisse qui que ce soit te voler à moi", ça fait un peu plus qu'un frère jaloux, je me trompe ? N'aurais-tu pas des sentiments autres envers elle ? Pourtant, elle est ta sœur ! (...) Que c'est amusant, n'est-ce pas ? Tu n'es pas de mon avis ? finis-je en jetant un œil à Esmée, lui demandant presque son avis. En réalité, si elle restait dans les parages, je pourrais toujours m'en servir pour m'amuser un peu plus encore en le combattant. J'allais en avoir pour mon argent, sans devoir rien payer !

Alors que je tentais de la rassurée - en fait c'est aussi moi que je rassurais mais ça je n'en étais pas vraiment conscient -, le vampire profita de mes paroles pour me mettre encore plus en colère. Si c'est ce qu'il voulait, j'allais lui servir de la violence sur un plateau d'argent qui lui brûlerait la peau par la suite.

- Ferme-là! Cela ne te regarde pas! Et presque désespéré, je murmurais. Mais qu'est-ce que vous avez tous à me juger, ce n'est pas un crime...

Je repris pourtant aussitôt du poil de la bête, ses paroles - bien que blessante - servant aussi de détonateur. Serrant les poings, je décidais de lui fermer la gueule moi-même puis-ce qu'il refusait de le faire de son plein gré.

- Pour un type qui fait des trucs horribles aux femmes, je te trouve bien sûr de toi lorsqu'il s'agit de voir le mal dans le comportement des autres.

Fondant sur son côté gauche pour le frapper à nouveau au visage, le vampire esquiva tranquillement, d'une manière presque naturelle. Il m'asséna un coup violent à l'épaule qui me fit perdre l'équilibre, mais je me rattrapais avant de toucher le sol. J'attéris un peu plus loin, me tenant droit et l'attendant de pied ferme!

Te juger ? Pourquoi le ferais-je ? Je m'amuse juste de la situation. Tu dois en souffrir énormément, n'est-ce pas ? Qu'est-ce que ça fait, d'éprouver de tels sentiments pour le même sang que toi ? Ca ne fait pas un peu... bizarre ? Ou peut-être même égocentrique, voire narcissique ?! Vous vous ressemblez beaucoup, vous savez....

Le jeune homme fondit sur moi et je l'esquivai cette fois-ci parfaitement. Je lui fis perdre l'équilibre en lui infligeant un coup à l'épaule. Mais il se rattrapa. Il n'était peut-être pas si faible. Pourtant, le fait de le provoquer tant et plus l'empêchait de réfléchir, je n'allais donc pas m'arrêter là !

Ca fait combien de temps ? Avant ou après ta transformation ? Avant je parie... Tu as dû en baver ! Les soupirants ne devaient pas manquer, à cette époque. Tu n'as jamais regardé les autres filles ? Tu préfères te contenter d'une gamine incapable de réfléchir à plus de deux choses à la fois... Pathétique !

Utilisant mon don rien qu'un instant, je lui bloquai toute réplique possible et lui fourrai mon poing dans l'estomac. Ensuite, je lui attrapai les bras et les serrai, me plaçant derrière lui. Il était coincé.

Tellement pathétique, en effet. Tu ressens les mêmes sentiments à son égard, petite ? demandai-je en levant les yeux vers elle avec avidité.

Tout ce qu'il disait à Ludwig... C'était tellement horrible ! Et qu'aurais-je pu dire pour le protéger de cette pluie acide ? "Ne l'écoute pas !" ? "Il a tort" ? Non, même pas, parce qu'il avait raison... Du moins en partie.
Il me posa soudain une question et je restai muette face à cette interrogation. Encore maintenant, je n'en étais pas certaine... Et mentir en regardant Ludwig dans les yeux m'était tout simplement impossible... Je détournai alors bien vite mon regard de la scène qui s'offrait à moi.

Il s'amusait à dire tous ce que je refusais de penser depuis quelques années. Car oui, à un moment j'avais arrêter de me torturer au moins sur ce point-là puis-ce que je savais que mes sentiments pour Esmée ne changerait jamais. Et puis, il évoqua la chose que je détestais le plus entendre: Vous vous ressemblez beaucoup... On ne se ressemblait pas vraiment, elle était une femme et j'étais un homme! Comment deux êtres de sexe opposé pouvaient se ressembler, il fallait être logique! Pour certes, là c'était moi qui perdait toute ma logique mais c'était la seule solution que j'avais trouver pour me protéger des remarques du vampire.

- La ferme! La ferme! La ferme! hurlais-je au final.

Comment osait-il la traîtée de gamine incapable?! Esmée était loin d'être une incapable et puis pour moi, elle avait une importance vitale!

A cause de ma stupidité et de mon emportement, il me coinca face à elle. Mes bras se trouvant bloqués, j'étais incapable de réagir et ne pouvais que l'observer alors qu'il lui posait LA question. Celle qui me terrorisait depuis l'adolescence et dont je connaisais au fond déjà la réponse. Esmée ne m'aimait pas comme je l'aimais malgré tout ce qu'elle pouvait dire...

Lorsqu'elle détourna les yeux, je ressentis ce déchirement que je commencais à bien connaître. Comme lorsqu'elle m'avait quitter pour rejoindre Wolfgang et aussi comme à chaque fois qu'elle passait du temps avec un autre homme. Je vivais pour une cause désespérée, l'italien avait raison: C'était pitoyable!

Je ris alors qu'elle détournait les yeux. C'était tellement amusant ! Qui aurait cru que deux jeunes vampires aussi stupides auraient pu être si distrayants ? Et l'autre qui se mettait à crier "La ferme" sans pouvoir se défendre.

Tu es bien impoli, l'avorton. Tu ne pourrais pas surveiller ton langage devant une dame ?

Mais il abandonnait déjà, ou quoi ? Il n'essayait même pas de se libérer ! C'était déjà fini ? J'avais fait tout ça pour un combat de deux minutes ?

J'ai touché le point sensible, pas vrai ? Le pauvre petit vampire au cœur brisé qui n'est même pas aimé de sa propre sœur... Que c'est pitoyable ! Vous êtes tous les deux pitoyables !

Puisqu'il ne réagissait plus, je devais peut-être reprendre mon plan de départ... Je le lâchai mais paralysai ses mouvements. S'il m'arrêtait trop tôt, ça ne durerait pas plus longtemps ! Je m'approchai de la jeune vampire qui recula devant moi.

N'approchez pas...

Comme si j'allais l'écouter ! Je la paralysai à son tour - ça avait du bon de s'entrainer tous les jours et de pouvoir paralyser des dizaines de personnes en même temps ! - et la rejoins. Je lui laissai cependant la parole, un murmure tout au plus.Mes mains rejoignirent d'abord ses hanches avant de remonter doucement le long de ses courbes.

Appelle ton frère à l'aide... Et supplie-moi d'arrêter !

Je détachai un peu plus sa robe, laissant apparaître son soutien-gorge. La jeune vampire se mit à pleurer, ce qui n'était pas plus mal. Même si elle ne semblait pas vouloir me supplier, au moins, son corps parlait pour elle... Et son frère avait tout le loisir d'en être le témoin direct !

- Je n'ai pas de leçon à recevoir de toi, saleté d'italien!

J'avais beau me rebeller un peu, je ne savais pas trop comment me sortir de ce pétrin.En un rien de temps et sans que je ne le comprenne tout de suite, je fus de nouveau paralyser me montrant incapable de parler par la même occasion. Il aimait vraiment avoir des spectateurs muets celui-là!

Grognant intérieurement, je ne pu qu'assister à son petit manège. Il commença par caresser doucement les courbes de son corps ce qui me fit rager. L'ordure comme osait-il la touchée alors que personne ne l'avait jamais entrepris de cette façon! Moi y compris, ce qui me travaillait donc pas mal...

Lorsqu'il fit glisser légèrement sa robe je cru que j'allais m'étrangler tellement la bile me montait aux lèvres. L'envie de le décapiter et de le faire brûler revenait mais cette fois je comptais bien d'abord l'écorché vif ce sale fils de chien!

La jeune femme ne parlait toujours pas. Pourtant, j'aurais voulu entendre sa voix me supplier, c'aurait tout de même été bien plus jouissif encore ! Je me décidai donc à continuer mon petit manège jusqu'à ce que j'y parvienne.

Caressant sa peau que je trouvais malgré moi extrêmement douce, je la sentis frissonner. Ce n'était pas encore ce que j'attendais mais on pouvait peut-être y arriver. Je détachai entièrement sa robe et la lui ôtai, si bien qu'elle se retrouva en sous-vêtements devant nous, sans même pouvoir se cacher, puisqu'elle ne pouvait pas bouger.

Toujours pas convaincue ? Tu ne veux toujours rien me dire ?

Je commençais à me faire à l'idée qu'il me faudrait certainement aller plus loin pour obtenir ce que je voulais. Déshabillée de cette façon, son corps n'était pas du tout repoussant. Elle était certes encore jeune, mais c'était tout de même une femme comme tant d'autres !

A chaque endroit qu'il effleurait de ses doigts immondes, je sentais ma peau brûlée comme si nous étions relier d'une certaine manière. Encore une histoire de jumeaux ou un truc du genre supposais-je alors que je réfléchissais à peine. En cet instant où je ne pouvais détacher mes yeux du corps exposer d'Esmée, je ressentis un plaisir malsain à voir une telle chose. Si j'en avais eu la possibilité, j'aurais sans aucun doute secouer la tête pour me tirer ces idées de l'esprit.

Après un immense effort, je réussis à fermer les yeux et me concentrais sur autre chose. Je devais faire quelque chose! Je ne pouvais pas le laisser violer Esmée comme ça bon sang! Me servir de mon pouvoir! Voilà, je devais faire comme lui et me servir de mes capacités pour une fois qu'elle allait me servir à quelque chose.

Soufflant un grand coup, je m'insinuais dans son esprit et commencais par lui faire passer un message. Il fallait que je m'adapte au boxon qu'il y avait dans sa tête avant de pouvoir faire tout ce que je désirais.

* Je te conseille d'arrêter cela tout de suite! Lâche-la avant que je ne te réduise le cerveau en bouillie! Tu auras tellement mal que tu finiras par t'éclater la tête contre le mur et au moins on aura la paix le temps de quitter ton stupide paix! *

* Tu ne te taperas pas ma soeur comme tu dis! En tant que frère, je ne peux déjà pas l'accepter mais alors en tant qu'homme... *

Il fallait juste qu'il relâche son emprise sur moi durant une seconde pour que je puisse l'éloigner de lui. Juste une toute petite seconde. Donc, j'allais faire en sorte de le faire souffrir jusqu'au moment où la douleur suffirait à me redonner ma mobilité. Faisant abstraction de ce qu'il y avait autours de moi - ou plutôt essayant de faire abstraction -, je me concentrais et commencait à fouiller son esprit. Je commencerais pas stimuler le mental par des images ou des sons qui représentaient quelque chose qui l'avait blesser. Je me focalisais sur sa transformation puis-ce que celle-ci avait été vécu comme une horrible journée. Douloureuse, mais surtout infiniement triste puis-ce qu'il ne voulait pas quitter le monde des humains. Au fond, il était comme Esmée avant!

* Bordel réagis! * pensais-je dans mon propre esprit. Qu'est-ce que cela peut te foutre?! Cela est si intéressant de découvrir des choses sur les jumeaux! murmurais-je dégoûté.

Comme elle, je ressentis une vive douleur au niveau du torse lorsque cette brute la mordit. Je ne prétais pourtant par grande attention à ce phénomène et d'une humeur fracassante, j'intensifiais la "torture" que je lui faisais subir. Je ne savais pas vraiment si cela fonctionnait car pour le moment tout ce qu'il pensait était que cela picotait légèrement. Ce n'était vraiment pas le résultat que je désirais puis-ce que cela ne le gênait dans ses actions.

* Arrête cela! C'est contre-nature de mordre un de ses semblables, le Sénat ne supporte pas ce genre d'attitude! *

Je n'en pouvais plus de le voir faire souffrir Esmée de cette manière. Elle ne lui avait rien fait, elle était innocente comme toujours. Les Vampires pouvaient réellement être des ordures et je commencais à comprendre qu'elle n'aime pas sa nouvelle existence.

- Combien de temps comptes-tu encore torturer mes enfants, Aldo?

Si j'avais pu sursauter, je crois que je l'aurais fait. Je ne m'attendais réellement pas à entendre mon père adoptif dans ce hangar miteux. Comment avait-il fait pour nous retrouver alors que nous même au début nous ne savions pas où nous nous trouvions.

Carlise n'avait réellement pas l'air heureux. Lui qui d'habitude était si souriant, voilà qu'il affichait une moue mécontente et je crus même entendre un grognement quitter ses lèvres. Cela arrivait rarement ce qui surpris doublement.

- Ne me prend pas pour un idiot, Aldo. J'ai beau ne pas être sur mon territoire, je connais beaucoup de monde en Italie. Maintenant relâche ma fille avant que je ne décide que tu sois un ennemi. Tu le sais, ton pouvoir n'est pas assez puissant pour me paralyser, tout ce que tu pourrais faire c'est me ralentir très légèrement.

Il fusilla l'homme du regard avant de s'avancer vers moi. Sa main se posa sur mon épaule et je pu comme pas enchantement recouvrer ma mobilité. C'était ça le don de Carlise, il était capable de casser toute magie tant qu'il la connaisait et avait déjà été touchée par elle.

- Je n'aime pas tes méthodes. Quand ils ont trahis les régles de votre territoire, tu aurais du tout de suite me prévenir. C'est comme ça, tu n'as pas le droit de torturer des jeunes vampires sans en informer leur maître! Aurore est bien sûr du même avis que moi, elle n'apprécie pas que tu ais maltraîté son protégé.

Grr ce Carlise, quel respectueux des lois ! C'en devenait écœurant.

Ca va, ça va. Si on peut plus s'amuser avec les jeunes, maintenant... soupirai-je en ôtant de sa fille mon pouvoir. Il m'avait tout cassé ! Et le pire, c'est que je savais que mon don était quasiment inefficace contre lui. Et s'ils s'y mettaient à trois contre un - ou à deux, même -, avec Carlise dans leurs rangs, je serais mort avant l'arrivée des renforts.

C'est bon, je n'ai finalement rien fait. Je me suis juste un peu distrait de cette loonnngue vie ennuyeuse et morbide ! Ca ne fait de mal à personne, pas vrai ?


Lorsque Carlise arriva, ce fut comme si l'espoir d'être sauvée brillait de mille feux devant moi. Et en effet, bien vite, je fus délivrée de ce sort qui ne me permettait plus de faire le moindre geste. Aussitôt, je m'effondrai au sol, tremblant tant et plus. J'avais vraiment cru que c'était la fin ! J'avais vraiment cru que cela allait arriver, et devant Ludwig ! C'était certainement la plus grande frayeur que j'aie jamais pu subir dans toute ma longue vie...

- Tu peux faire cela avec qui tu veux, je n'en ai rien à faire. Mais tu n'as pas à mêler mes enfants à tes histoires perverses.

Mon père s'avança vers lui et sortit ses griffes avant de le frapper. Trois larges coupures firent leur apparition sur la joue de l'italien alors que Carlise léchait ses doigts avec une certaine application. Il avait beau être très gentil et ne pas se nourrir plus que nécéssaire, c'était quand même un vampire.

Pendant qu'il "conversait" avec sa connaisance, je m'approchais d'Esmée et m'agenouillais à ses côtés. Elle avait vraiment l'air choquée et cela se comprenait. J'entrepris de remonter sa robe pour la couvrir, histoire qu'elle soit un peu plus décente et parce que j'avais toujours cette idée humaine qui disait que si quelqu'un avait froid, il tremblait. Enfin bref!

- Je suis désolé de ne pas avoir pu te protéger... Je n'aurais jamais du te laisser seule avec eux!

C'était fini, c'était bel et bien fini ! Carlise m'avait sauvée... Et pourtant, je ne pouvais calmer la terreur que je ressentais toujours.

Tu n'aurais jamais dû, Ludwig...

J'avais l'impression que parler était tout aussi dur que de bouger tout à l'heure. Même sans son pouvoir, après ça, j'étais paralysée...

Mais tu es revenu... Et pour moi. Tu es resté...

Même s'il m'avait remis ma robe, j'avais toujours froid. Froid à l'intérieur. Je n'arrêtais pas de penser à ce que ce vampire avait en tête. Il l'aurait vraiment fait si Carlise n'était pas arrivé...


Carlise me blessa à la joue avant de se lécher les doigts. Je serrai les poings mais me retins de justesse à lui renvoyer son coup. Ce n'était pas la bonne stratégie à adopter.

Quelles histoires perverses ? Je t'ai dit que c'était juste un jeu à nous trois ! On s'est bien amusés, pas vrai, les enfants ?

Je cru au départ qu'elle me faisait un reproche et qu'elle n'allait pas tarder à me cracher tout son mépris à la figure mais elle n'en fit rien. Sans savoir vraiment comment réagir, je l'enlacais prudement en prenant bien soin de ne pas trop la serrée contre moi. Si c'était comme dans les livres, elle risquait d'avoir une trouille bleu des hommes et ne laisserait plus personne la toucher.

- Je m'en serais éternellement voulu si cet homme avait été au bout de son idée...

Ecoutant distraitement ce que disait les deux vampires qui se trouvaient dans mon dos, je réagis soudainement lorsque l'italien s'adressa à nous, presque avec innocence. Je lâchais Esmée et me relevais. Avançant à grand pas vers lui, je saisis le col de sa chemise et pris quand même la peine de lui répondre.

- Enfoiré! Personne à part toi ne c'est amuser ici!

Alors que j'allais le frapper, Carlise bloqua mon bras et me mit à terre en un rien de temps. Je le fixais incrédule, assis sur le sol, sans oser lui demander pourquoi il avait fait ça. Malgré la mauvaise humeur que je sentais flotter autours de lui, il prit la peine de me sourire avant de me faire la morale.

- Ne dépasse pas les bornes, Ludwig. N'oublie pas que vous avez violer les terres des italiens, vous n'êtes donc pas entièrement blanc.

Je frémis lorsqu'il parla de viol. Il choisisait décidément bien ses mots...

Je ne le repoussai pas, j'étais bien contente d'être dans ses bras ! Je n'avais d'ailleurs qu'une seule envie : y rester. Ces bras qui, maintenant que j'y étais, semblaient pouvoir me protéger de tout, absolument tout. Mais il me lâcha bien trop vite pour rejoindre le vampire. Et cela lui valut de se retrouver mis à terre par Carlise.

Nous sommes... désolés. Nous ne recommencerons plus ! Plus jamais !

Je l'avais déjà dit, mais ils ne m'avaient pas cru. Je leur avais dit que nous étions désolé pour ce que nous avions causé, même si je ne m'en souvenais toujours pas... J'étais terriblement désolée...

Écoute ce qu'il te dit, petit. Vous allez donc passer devant nos juges, à moins que l'on trouve un autre arrangement...

Non, Esmée n'avait pas à s'excuser! D'accord, elle avait perdu les pédales mais cela ne justifiait en rien le traumatisme que lui avait infliger l'italien. Il osa affirmer que je devais écouter Carlise, comme si cela était tout à fait normal, ce qui manqua de me faire bondir à nouveau. Je décidais pourtant de rester calme et me relevais doucement, ne supportant plus d'être ainsi en position de proie face à ce sale type.

- Un arrangement?

Il ne prit pas la peine d'écouter ce qui avait à dire et passa la main sur son menton, signe qu'il réfléchissait. Ses doigts tapotèrent un instant ses lèvres avant qu'il ne se remette à parler. Je supposais qu'il avait choisit ce qu'il pouvait sacrifier au vampire.

- Que veux-tu, Aldo? De l'argent? Des bijoux? Du sang? Un nouveau territoire? Une aide quelconque? Parle et je te dirais ce que je suis en mesure de te donner.

Sa réponse sembla choquer Carlise mais moi elle me révulsa. Ce type ne manquait vraiment pas de culot. Oser demander ainsi le sang d'Esmée après ce qu'il avait fait, cela dépassais l'entendement.

- Cela me semble correct Aldo...

Je cru que j'allais faire une crise cardiaque - ou pas - lorsqu'il dit ça. Non mais il était fou! Si même Carlise pétait les plombs notre clan était définitivement perdu. Je voulu réagir mais il me coupa en levant la main. Il me demanda d'attendre qu'il termine ce qu'il avait à dire avant de donner mon avis.

- Néanmoins, je ne peux pas te donner ma fille après ce qu'il c'est passer. Aussi j'ai une autre proposition à te soumettre. Il hésita, se tourna vers moi, puis continua son idée. Je te propose de passer du temps avec l'enfant de Ludwig. Celle-ci est bien plus ouverte à la vie et te sera d'une plus grande utilité qu'Esmée. Elle se laissera faire et mieux y mettra du sien, si tu désires disons "jouer avec la nourriture".

Lorsque Carlise accepta, j'en eus le souffle coupé - même si ça ne me tuait pas vraiment. Il allait accepter ? Il allait me laisser avec lui ? M'abandonner ?? Je préférais encore passer devant les juges plutôt que ça !!
Mais Ludwig ! Il n'allait pas laisser faire ça, pas vrai ?! Il ne pouvait pas...

Je fus quelque peu rassurée lorsqu'il lui dit qu'il ne me laisserait pas à lui. Mais qui allait-il proposer alors ? Quand j'entendis sa proposition, je me relevai. Je ne pouvais pas laisser faire ça...

Carlise, tu ne peux pas faire ça à Alice... Elle n'a rien à voir là dedans ! C'est... tout est de ma faute...

Bien que je ne portasse pas vraiment Alice dans mon cœur, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'elle n'avait rien fait, que ce n'était pas de sa faute mais de la mienne. Ca me dégoûtait plus qu'autre chose, mais je ne pouvais rester sans rien faire...

S'il faut mon sang, je veux bien en donner. Mais je ne ferai rien de plus...

Ca ne m'intéresse pas alors, gamine ! Je ne veux pas que ton sang... Cette fille, là, je pourrai en faire ce que je veux, pas vrai ?

Mais... Non ! Alice n'a rien fait !

Alice, ce prénom est un peu ringard, mais ça me va.