Deux Vampires, un Gondolier et une furieuse envie de sang...

Adonis Nombre de messages : 626 Date d'inscription : 06/05/2007

- Esmée veux-tu bien te taire? Tu n'as pas à intervenir dans notre discussion même si cela te concerne. J'essaye de d'éviter la décapitation et c'est déjà bien assez dur comme ça... dit-il avec sévériter.

Restant concentrer sur son interlocuteur, Carlise accueilla avec une grimace les paroles du dénommé Aldo. C'était étrange de le voir si...humain! Il était rare qu'en présence d'un vampire, il prenne la peine d'avoir un langage corporel bien visible.

En vérité, même si c'était une idée comme une autre, je n'étais pas vraiment d'accord avec ses méthodes. Qu'est-ce qu'il lui prenait?! Il voulait vraiment sacrifier une autre personne - un membre de notre famille en plus - juste pour sauver Esmée?

- Ludwig! En m'interpellant, il me fit sursauter car je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'il m'adresse la parole. Tu te chargeras de la convaincre. Cela devrait être dans tes cordes n'est-ce pas?

- Moi? Mais Carlise c'est toi le chef de famille! Pourquoi c'est à moi de lui parler de ça.

- Elle t'écoutera et obéira! Tu es son maître alors c'est à toi de t'occuper des affaires qui le concerne!

Lilith Nombre de messages : 662 Age : 33 Date d'inscription : 17/05/2007

Carlise me somma de me taire et de ne pas intervenir dans cette discussion. Et il le fit avec une sévérité que je ne lui connaissais pas. Mais il y avait certainement de quoi... Quoi que... La décapitation... Cela voulait-il dire mourir ? En finir avec cette vie pas si vivante que cela, ce chemin semé d'embuches ; en avoir enfin terminé avec cette errance éternelle qui durait depuis trop longtemps déjà... Était-ce une mauvaise idée, au final ?

Lorsque j'eus fini ma réflexion, Carlise était en train de dire à Ludwig qu'il était le maître d'Alice et qu'il devait s'occuper d'arranger tout. Si je mourrais, elle ne subirait rien...

Carlise, arrête d'essayer. Ce n'est peut-être pas si mal, de passer devant les juges... En tout cas, tout sera mieux que d'envoyer Alice à l'échaffaud... Mieux vaut que ce soit moi qui paie les conséquences de mes actes plutôt qu'une autre !!

Je n'avais pas dit mot pour mot que je voulais mourir - ils savaient pertinemment que je ne me faisais pas à cette vie - mais c'était tout à fait compréhensible...

Adonis Nombre de messages : 626 Date d'inscription : 06/05/2007

Mais elle était folle?! Oui, ma soeur était complètement barge. Que dis-je, elle avait clairement péter les plombs. Le pire dans tout cela, c'est qu'elle avait vraiment l'air sérieux. Ca lui avait porter sur le cerveau ce choc à cause de l'italien!

- Oh non, ça c'est hors de question! Je vais parler à Alice et elle viendra ici. Mais qu'on se mette bien d'accord, c'est juste pour une nuit et tu as pas intérêt à lui faire du mal sale bouffon! sifflais-je en pointant du doigt le vampire, l'air menaçant.

Je me tournais vers Esmée et retournais à ses côtés. Je ne supportais plus de le voir et ce n'était pas la présence de Carlise qui allait arranger les choses aujourd'hui. Je passais un bras autours de ses épaules et la pressais doucement contre moi. C'était bien la seule personne qui pourrait m'empêcher de bouffer de l'italien dans la minute.

- Ne t'inquiète pas, Esmée. Disons qu'Alice a déjà fait ce genre de...chose.

Je n'avais vraiment pas envie de traîner sur le sujet. C'était les affaires d'Alice - qui elle prennait très bien sa vie de vampire - et cela s'arrêtait là.

Lilith Nombre de messages : 662 Age : 33 Date d'inscription : 17/05/2007

Ok ok, je peux faire ça tout en douceur si elle se laisse faire. Par contre, les crocs, ça fait toujours un peu mal, pas vrai ? dit-il en s'adressant à Ludwig. Mais c'était surtout à cause de la présence de Carlise, à vrai dire.

Mon frère revint près de moi et passa un bras autour de mes épaules. C'était toujours plus rassurant de le sentir contre moi que lorsque je me tenais seule debout...
Il m'affirma qu'Alice avait déjà fait ce genre de choses et que je ne devais pas m'inquiéter. Mais tout de même... Savait-il vraiment ce qu'il faisait ? Était-il certain que c'était la bonne solution ?

Tu crois que... tu crois qu'elle fera ça pour moi ?

Je ne savais pas pourquoi, mais je me laissai convaincre par ses paroles. Ou était-ce plutôt sa présence auprès de moi qui me rassurait à un tel point que je me sentais obligée d'acquiescer ?

Adonis Nombre de messages : 626 Date d'inscription : 06/05/2007

- Ouais en effet...

- Je suis heureux de voir que nous ayons trouver un arrangement. Vous voyez, quand on parle, il y a toujours moyen d'éviter qu'on en arrive à la violence.

Je préférais ne pas relever et fis semblant de ne pas les écouter. Mais je pouvais malheureusement pas éviter le flot de pensées salaces qui se bousculaient dans la tête d'Aldo. A croire qu'il le faisait exprès! Gardant mon attention sur Esmée, je posais doucement mon index sur ses lèvres pour la faire taire.

- Pour toi, peut-être pas... Mais si je lui demande , elle acceptera. Ne t'inquiète pas, je ne compte pas vraiment la forcée, si elle refuse catégoriquement, je trouverais une autre solution... murmurais-je sur la fin pour ne pas être remarquer.

Agissant discrètement, je posais un baiser sur mon doigt, touchant ainsi légèrement celle d'Esmée. J'avais toujours été plus réserver lorsque Carlise était là, après tout il n'était pas totalement pour notre pseudo relation.

- Carlise, pouvons-nous rentrer?

- Oui. Enfin si tu n'y vois pas d'inconvénient Aldo?

Lilith Nombre de messages : 662 Age : 33 Date d'inscription : 17/05/2007

Je suis moi aussi heureux que cela se termine de manière si agréable...

Je hochai légèrement la tête aux propos de Ludwig, puisqu'il me demandait de me taire d'un geste du doigt. Il ne tarda pas à poser un baiser sur ce dernier en frôlant mes lèvres. Cela me surprit, car il évitait tout signe de ce genre devant Carlise... Mais ça me donnait une raison de plus de le croire. Je me risquai même à un infime sourire, du bout des lèvres.

Non, tant que la fille ne tarde pas trop à me rejoindre. Je vous laisse vingt-quatre heures. Passé ce délai, les juges seront prévenus de certains troubles de l'ordre publique sur leur territoire... dit-il avec un sadisme à peine contenu. Mais il savait qu'il en avait le pouvoir.
Allez-y. Je suppose que tu connais le chemin, c'est le même que pour l'allée, Carlise.

Adonis Nombre de messages : 626 Date d'inscription : 06/05/2007

- En effet oui. Je te remercie Aldo et j'espère que nous aurons l'occasion de nous revoir dans de meilleurs conditions.

Avec politesse, il tendit sa main gantée à serrer avant de partir le premier. Je lui emboitais le pas avec Esmée, en ne regardant pas le vampire italien. Personnelement, je crois que le toucher m'aurait fait vomir mes tripes, si j'en avais encore la possibilité.

Lorsque les portes menant au-dehors se présentèrent, je calais mon bras libre au dessus de mes yeux pour les protéger de la lumière du matin. Nous étions vraiment rester plus longtemps que je ne le pensais ici. Sans un mot, Carlise nous guida jusqu'à la voiture et sortit les clées de sa poche pour déverouiller la porte. Je tins galament cette dernière à Esmée avant de m'engouffrer dans le véhicule de location aux vitres teintées. Le moteur rugit et notre tuteur quitta le terrain abandonné en trombe.

Il attendit d'avoir fait quelques kilomètres avant de se tourner vers nous, en ne ralentissant bien sûr pas sa vitesse. Je levais les yeux, resserant ma prise sur Esmée car j'appréhendais déjà ce qu'il allait pouvoir dire. Carlise était un homme bon et extrêment gentil mais il ne fallait pas non plus le prendre pour un saint. Il avait lui aussi ses humeurs.

- Mais qu'est-ce qu'il vous a prit?! Quitter ainsi Rome alors que le réunion était loin d'être terminer était la pire des choses à faire. Heureusement pour vous, Wolfgang a réussit à calmer les ardeurs des juges et cela ne fut pas simple. J'espère que vous prendrez la peine d'aller le remercier comme il se doit à votre retour.

Même furieux, Carlise restait lui-même. Aussi, il attrapa son manteau posé sur le siège passager et me le jeta. Je l'intercepta et exécutais ce qu'il venait de penser. En clair, il ne voulait pas que je laisse ma soeur dans un tel état. Cela ne lui correspondant vraiment pas d'être ainsi débraillée. Je la couvrais donc du vêtement et posais mon menton au sommet de son crâne. J'étais vraiment soulagée qu'elle s'en soit bien tirée. Enfin d'une certaine manière!

Lilith Nombre de messages : 662 Age : 33 Date d'inscription : 17/05/2007

Je préférai ne plus oser un regard envers cet italien qui venait de m'offrir la peur de ma vie, ou en tout cas ma plus grande peur depuis des années. Je suivis Carlise, accompagnée de Ludwig. La lumière du matin m'éblouit et je fus obligée de plisser les yeux ainsi que de me protéger de ma main pour ne pas être totalement aveuglée. Suite à ce geste, ma peau se mit à miroiter de mille diamants, tout comme celles de Ludwig et Carlise.

Nous rejoignîmes la voiture de ce dernier et mon frère me tint la portière pour que je rentre la première. Il prit ensuite place à mes côtés et me serra à nouveau dans ses bras. C'était réellement le seul endroit où je me sentais bien, c'était comme un besoin vital ! Je pouvais ressentir la "chaleur" de son corps, ce qui m'était tant familier et qui pourtant m'avait tant manqué durant notre séparation. Mais c'était normal, après tout, n'est-ce pas ?! Nous étions jumeaux, et il ne fallait pas séparer les jumeaux, à ce qu'on disait...

Après plusieurs kilomètres en silence, la voix de Carlise retentit dans l'habitacle de la voiture. Il nous réprimandait à juste titre pour notre comportement plus qu'irresponsable et inconscient. Mais au départ, ce n'était pas vraiment de notre faute. Nous nous étions réveillé dans ce petit hôtel à moitié délabré sans savoir ce qu'il nous était arrivé. Comment avions-nous atterri là ? Que s'était-il passé ? Que faisions-nous à cet endroit, si loin de Rome ? Tant de questions qui ne trouvaient pas de réponses.

Je suis désolée... Je ne sais pas ce qui nous a pris. Je remercierai Wolfgang.

Carlise jeta son manteau à Lulu qui me recouvrit du tissu bien chaud. En ce moment, il était vrai que je me fichais éperduement de ma tenue... Cependant, ce n'était pas tout à fait le genre de vêtements que je portais en général. Le menton de mon frère vint alors se poser sur ma tête, nouveau signe de sa présence à mes côtés.

Depuis que nous étions entrés dans la voiture, je m'agrippais à lui avec une vigueur certaine. Il n'était pas question de m'en éloigner ne serait-ce qu'un court instant. Et il ne me ferait pas lâcher prise de si tôt.

Merci, Carlise. Merci d'être intervenu...

Certes, je le remerciais aussi pour le manteau, mais à un tout autre niveau. Le plus important était qu'il m'avait sauvée, et pour ça je lui étais extrêmement reconnaissante.

Adonis Nombre de messages : 626 Date d'inscription : 06/05/2007

Encore ce Wolfgang! En ce moment, je me demandais si j'arriverais à jour à m'en débarasser. Malheureusement, dans tous les plans que je tentais de monter dans ma tête, la réponse était toujours non. Esmée le considérait comme son ami désormais. Et puis, elle appréciait aussi beaucoup le reste de la famille qu'elle considérait comme sa nouvelle famille puis-ce qu'elle les avait rejoins. Après tout, ce n'était pas parce que tout cela c'était passer qu'elle reviendrait vivre à la maison. Si c'était là-bas qu'elle se sentait le mieux, elle resterait à Berlin, peut-être de manière définitive. Enfin, ça je ne pouvais pas vraiment en être certain vu que nous étions des êtres éternels.

- C'est normal. Je n'allais quand même pas te laisser aux mains d'un vampire tel que lui. Je ne serais prêt à céder ma précieuse fille qu'à quelqu'un qui saura la rendre heureuse, sache le Esmée...

Ce qu'il pensa me déplut fortement. Wolfgang était pour lui le partit idéal! Il imagina une scène, immonde à mon goût, où les deux familles étaient réunie pour célébrer l'union du couple. Bien évidement, ils étaient heureux, Esmée souriant comme jamais. Le faisait-il exprès?!

Enervé par cette pensée, je serrais le poing sur la banquette, évitant de justesse de lui faire subir le même sort que le matelas que nous avions partager à l'hôtel. Ce n'était pas une bonne idée! Ce qu'il pensait n'avait pas d'importance, je me passais de son avis lorsqu'il s'agissait de ma soeur et cela n'était pas prêt de changer.

- Je vous ramène à Rome en vitesse. Après, je partirais à pied pour conduire Alice chez Aldo. Je l'attendrais et ferais en sorte que tout ce passe bien ne t'en fait pas. Toi, je préfèrerais que tu ne te montres pas tout de suite. Aurore se chargera de te surveiller et je te conseillerais de te conduire correctement, elle est d'une humeur de chien.

Mais à ce moment-là, je ne l'écoutais déjà plus. Mes doigts couraient sur la joue d'Esmée alors que je fredonnais doucement la berceuse qui nous avait toujours calmer lorsque nous étions enfants. J'espèrais sincèrement que cela lui ferait du bien de l'entendre comme au bon vieux temps.

Lilith Nombre de messages : 662 Age : 33 Date d'inscription : 17/05/2007

Les paroles de mon père me rassurèrent, elles aussi. Savoir qu'il ne me laisserait à personne qui ne puisse me rendre heureuse me fit le plus grand bien. J'avais confiance en lui, je savais qu'il ne mentait pas en disant cela. Et le fait de l'entendre une nouvelle fois m'appeler sa "précieuse fille" était d'un réconfort certain. Je le considérais après tout comme mon père...

Merci, répétai-je à son intention. C'était un merci pour tout ce qu'il faisait pour moi en ce moment, mais aussi pour tout ce qu'il avait fait pour moi durant ces longues années. Il y avait au moins ça de bon à être ce que j'étais : j'avais trouvé une famille...

A cette idée, je me rembrunis légèrement. Si je l'avais vraiment trouvée, cette famille, pourquoi l'avais-je quittée ? Pourquoi avais-je décidé du jour au lendemain d'en changer ? Je repensai aux visages des gens qui composaient ma nouvelle... "famille" ? Ils étaient tous souriants, tous gentils avec moi. Ludwig me faisait souvent la tête, et Alice me détestait. Là-bas, aucun d'eux ne me faisait me sentir mal parfois... En tout cas, ce n'était jamais arrivé. Je ne me sentais pas mal à cause d'eux, mais simplement parce qu'il y avait un énorme vide à l'intérieur de moi, parce qu'il me manquait une partie de moi-même...

En réalité, je ne savais toujours pas si j'avais fait le bon choix ou non. Ils me l'avaient demandé si soudainement, il m'avait posé un ultimatum. "Choisis ta famille, Esmée." Qu'avais-je pu faire ? J'avais été obligée de faire un choix... Ensuite, lorsque j'eus le temps d'y réfléchir plus posément, je pus peser le pour et le contre de chaque décision. Et j'avais découvert que j'en étais toujours au même point : impossible de choisir, c'était trop dur. Je n'étais toujours pas plus avancée...

Je reconnus les premières notes de notre berceuse, fredonnées par Ludwig. Cette berceuse que notre mère nous chantait lorsque nous étions bébés et qui nous permettait de nous endormir. Elle nous calmait tous les deux. Elle était tellement jolie, et la voix de notre mère était tellement douce... Je l'avais oubliée. Je n'entendais plus sa voix dans ma tête, mais je me souvenais que lorsqu'elle nous la chantait, sa voix me faisait penser à celle d'un ange. Un bel ange qui nous aimait, à l'époque... Mais c'était il y a bien longtemps...
Il chantait juste, mais ce n'était pas pareil. Il ne me faisait pas penser à un ange. Il me la chantait encore après nos retrouvailles, lorsque j'étais angoissée. Enfin, seulement lorsqu'il était de bonne humeur... Ca faisait longtemps que je ne l'avais plus entendue. J'aurais voulu qu'il ne s'arrête jamais de chanter.

Ludwig, je suis désolée... Je t'aime.

Ca pouvait paraître étrange dit de cette façon. En réalité, je m'excusais pour ce que je lui avais fait subir, et tout simplement parce que je ressentais présentement le besoin de m'excuser. Et la suite, parce que c'était vrai, je l'aimais. Je l'avais toujours aimé, et quoi qu'il puisse se produire dans notre vie d'immortel, je l'aimerais toujours...

Adonis Nombre de messages : 626 Date d'inscription : 06/05/2007

Je ne sais pas si c'était pour nous laisser un peu d'intimité, mais en tout cas, les pensées de Carlise cessèrent tout d'un coup de nous concerner. Je m'autorisais à vérouiller mon esprit alors qu'il observait le paysage en se disant qu'Aurore aurait sûrement aimer l'accompagner jusqu'ici. Ceci me calma, me redonnant un peu de mon précieux calme spirituel. Parfois c'était vraiment dur de supporter les pensées des gens, même si maintenant je commencais à avoir plus de maîtrise sur mon pouvoir.

Les paroles d'Esmée me surprirent. D'abord parce qu'elle avait observer un très long silence et parce qu'un instant j'avais cru qu'elle s'était endormie d'une certaine façon. Quoi qu'il en soit, je ne sus d'abord pas comme réagir. Bien sûr, cela me faisait plaisir de l'entendre me dire qu'elle m'aimait mais sa manière de le dire me bloquait toujours. Pour une fois pourtant, je décidais de rester dans mon rôle de jumeau. C'était de lui qu'elle avait besoin, pas réellement de l'homme.

- Moi aussi je t'aime...

J'avais attendu la fin de la douce chanson pour lui répondre, ne voulant pas casser le rythme implicite que j'imposais à sa respiration.

- Tu resteras avec moi à Rome...? lui demandais-je, presque suppliant.

Lilith Nombre de messages : 662 Age : 33 Date d'inscription : 17/05/2007

Il termina la douce berceuse avant de me répondre qu'il m'aimait lui aussi. C'était tout aussi doux à mes oreilles que la chanson. C'était agréable, et je l'avais trop peu entendu ces derniers temps. Oh, il y avait bien eu des tonnes de "je t'adore", "tu es trop mignonne", etc. Mais c'était loin d'être pareil... Ca m'avait vraiment manqué, de l'entendre de sa bouche.

Il me demanda alors si je comptais rester à Rome avec lui. Je décelai plus une supplication qu'une demande. Ce n'était pas comme le jour où j'étais partie, où il était resté froid, comme si ça l'affectait à peine. C'était différent, là. Il me montrait à quel point il voulait que je reste, allant même jusqu'à me supplier de sa voix, chose qu'il ne faisait jamais. Mais hélas, comme dans ma réflexion, je n'étais sûre de rien...

Je... je ne sais pas... J'aimerais beaucoup...

Je voulais vraiment rester à Rome avec eux tous, parce qu'au final ils étaient ma famille ! Mais je ne voulais pas non plus quitter mes nouveaux amis. Pour une fois que j'en avais et que je me sentais bien avec eux, parfois même mieux qu'à la maison - non, je ne pouvais plus appeler cet endroit comme ça ! -, alors c'était très difficile ! Lui n'avait pas ce problème...

Mais en même temps, j'ai très envie de rester avec eux. Emma et Katrin m'apprennent un tas de choses, comme ce que doivent être des meilleures amies. Elles m'emmènent faire les boutiques, et on s'amuse vraiment bien ! Et puis, Hugo, Ulrich et Conrad sont tous très gentils avec moi. Nous faisons des tas de jeux tous ensemble ! Et Wolfgang m'offre des fleurs toutes les semaines, pour mettre dans la chambre qu'ils m'ont tous aménagée... Et Kai s'est vraiment bien adapté, lui aussi !

Mais il était vrai que j'avais aussi ma propre chambre à Hambourg. Et, même si c'était moins souvent, nous nous amusions bien aussi. Pourtant, l'ambiance n'était pas pareille...

Pourquoi faut-il absolument que je choisisse entre deux choses que j'aime beaucoup ?

Adonis Nombre de messages : 626 Date d'inscription : 06/05/2007

- Eh bien... Il y a l'air d'avoir de l'ambiance chez Wolfgang! Et puis, tu as l'air extrêment bien entourée!

L'enthousiasme, voilà la meilleure des solutions pour ne pas faire passer à quelqu'un que ce qu'il raconte vous contraries quelques peu. Alors oui je sais, quand on aime quelqu'un on ne doit souhaiter que son bonheur, mais il y a des fois où le bonheur il vous reste tout doucettement coincé en travers de la gorge. En plus, je devais bien avouer que j'avais légèrement envie de le dissoudre à l'acide sulfurique ce fameux bonheur.

- Je suis content de savoir que Kai va bien. C'est ce genre de famille qu'il lui fallait pour s'adapter à sa vie de vampire.

Et encore un joli sarcasme balancer comme si de rien était. Des fois, ça avait du bon de savoir qu'Esmée n'avait pas un détecteur à sarcasme contrairement à certaines autres filles. Un peu de comédie et hop ça roulait comme dans une flaque d'huile.

Lilith Nombre de messages : 662 Age : 33 Date d'inscription : 17/05/2007

Oui, je dois avouer qu'il y en a un peu plus qu'à Hambourg...

Il paraissait très enthousiaste face à mes paroles. Il ne me rendait pas forcément la tâche plus facile...
Il était content que Kai aille bien. Et en effet, il était ravi d'être là-bas ! Il adorait tout le monde autant que moi. Néanmoins, lui ne portait pas sur le cœur une lourde absence...

Après un nouveau moment de réflexion, je me décidai à laisser mon cœur ayant été si douloureux durant cette séparation parler, accompagné de mon besoin d'être avec lui, proche de lui, en contact avec lui.

Mais... si tu me le demandes... alors je veux bien rester avec toi. Même si je m'amuse bien là-bas, même si ce sont tous mes amis et que je les adore, que j'adore cette vie, je ressens beaucoup trop ce manque qui rend tout ce bonheur trop fade à mon goût. Tu es la chose qui me manque le plus... Parce qu'on a toujours tout fait pour être ensemble, depuis que nous sommes enfants. J'avais cru que ce manque avait disparu, que cela avait changé parce que nous n'étions plus pareils. J'avais tort...

Je parlais calmement, en bougeant à peine. Ma voix ne portait pas beaucoup, juste assez pour qu'il puisse comprendre ce que je disais. C'était suffisant. Je n'étais pas encore totalement remise du choc et je ne voulais pas parler plus fort, je ne voulais pas briser l'apaisant bruit du moteur, et celui des respirations pourtant inutiles de Ludwig, alliées au miennes.

J'ai toujours envie d'être avec toi. Tout le temps. Même quand tu me cries dessus et que tu te fâches sur moi...

Adonis Nombre de messages : 626 Date d'inscription : 06/05/2007

C'était bizarre comme tout d'un coup, je me sentais coupable. Ouais ce foutu sentiment qui - bien que la situation soit heureuse - vous prends soudainement vous gâche tout le plaisir. Je me sentais coupable car pour moi Esmée allait quitter la vie qu'elle aimait, celle qui était le plus en mesure de lui rendre son immortalité plus supportable.

- Je crois que...tu devrais rester avec eux à Berlin...

Oui, c'était bien moi - Ludwig au cas où -, qui venait de suggérer cette possibilité. Quoi qu'à ce point là, c'était plus une affirmation claire et nette. Si elle adorait à ce point-là rester en compagnie de la famille de Wolfgang, il fallait qu'elle en profite! Elle n'allait quand même pas continuer à ne pas vivre sa vie comme elle devrait à cause de moi.

- Au fond, Berlin n'est pas si loin. Je pourrais venir te rendre visite...

Après ce qu'elle venait de me dire, cela faisait un peu "C'est bon moi je n'ai pas besoin de toi, tu peux rester avec les autres ça me fera des vacances". Donc bien sûr, je ressentis le besoin de bêtement me justifier.

- Mais bien sûr c'est toi qui vois et personnelement je préfèrais t'avoir à mes côtés. Enfin j'émettais juste une idée...

Lilith Nombre de messages : 662 Age : 33 Date d'inscription : 17/05/2007

Non, je ne m'attendais pas à ça. Enfin, je connaissais Ludwig, j'avais fini par le pressentir, mais j'avais espéré qu'il n'en arrive pas là une fois de plus. Wolfgang savait ce qu'il voulait, lui... Ludwig me baladait d'un côté à l'autre avec des "je veux que tu restes" accompagnés de "tu seras plus heureuse là-bas". Comment pouvais-je espérer trouver une solution ?

Je me redressai finalement pour le regarder dans les yeux. C'était une question "de vie ou de mort", comme j'aurais pu dire il y avait cent ans. En tout cas, cette question était très importante pour moi. S'il hésitait, alors moi je n'hésiterais plus...

Écoute-moi... Je ne suis pas la seule à hésiter dans l'affaire. Décide-toi ! Tu veux vraiment que je reste avec toi ? Ou tu préfères que je libère de la place ?

Je l'interrogeai du regard, moins vivement que je l'aurais voulu mais je n'aurais pas su faire plus.

Si c'est juste une idée émise, ça ne compte pas. Dis-moi clairement si tu veux que je reste ou que je parte...

Adonis Nombre de messages : 626 Date d'inscription : 06/05/2007

Lorsqu'elle se déplaça, je cru sincèrement qu'elle allait me sortir qu'elle resterait avec Wolfgang. Oui, c'est vrai je ne savais pas ce que je voulais mais ça on commencait à avoir l'habitude. Elle me posa alors - ce qui me rassura - la question qui tue. Donc elle hésitait en partie à cause de moi? Oui, on croit beaucoup de chose parfois mais bon.

- Je veux que tu restes avec moi!

Pour répondre à cette question, il ne me fallut même pas une micro-seconde d'hésitation. Dans l'immédiat, je ne voulais pas la quitter et encore moins la partager avec quelqu'un d'autre dans le genre de ce prince de Berlin.

- D'accord, si cela ne compte vraiment pas, je veux vraiment que tu ne partes pas.

Lilith Nombre de messages : 662 Age : 33 Date d'inscription : 17/05/2007

Il me disait enfin ce dont il avait vraiment envie... Et il voulait que je reste ! Il ne désirait pas mon départ ! Les larmes m'en montèrent aux yeux. De petites larmes de soulagement, presque de joie.

J'ai trop souvent l'impression que tu en as assez de moi...

Il était toujours à me dire "fais ce que tu veux" avec agacement, et froideur. Il ne me disait jamais réellement ce dont il avait envie. Je me sentais souvent de trop...

Parfois, j'avais l'impression que m'éloigner de toi était ce qui était le mieux pour toi... Parce que je sais ce que tu ressens envers moi, ou du moins je crois le savoir... Je me disais que peut-être tu serais moins torturé...

Mais il ne fallait pas mentir non plus : ce n'était pas uniquement pour lui. Ses sautes d'humeur m'étaient difficiles, et d'autant plus vers la fin avec tous les évènements qui s'étaient enchainés.

Mais je ne te mentirai pas en disant que je l'ai fait aussi pour moi...Ce climat qui s'est installé entre nous... Tu m'en voulais tellement... Je pensais pouvoir y échapper en m'enfuyant loin d'Hambourg...

Adonis Nombre de messages : 626 Date d'inscription : 06/05/2007

C'est donc cette impression que je lui donnais? Il était vrai que parfois sa présence m'insupportait car certains de ses faits et gestes me rendaient complètement fou mais jamais je n'en avais réellement assez. Ce n'était que des petites passades de quelques heures et avec un peu de calme ou une bonne occupation, c'était comme si ce moment avait plus ou moins disparu.

- J'ai l'impression de ne plus exister lorsque tu n'es pas près de moi... Pendant ton absence, je n'ai fait que tourner en rond. Et quand ce n'était pas simplement tourner, je passais limite à travers les portes.

Ce climat? Il est vrai qu'à la maison nous étions souvent très tendu. Surtout lorsque j'étais de mauvaise humeur et que je mettais à agresser tout le monde et en particulier ma soeur. Mais sincèrement, je ne pensais pas que c'était aussi invivable.

- Pardonne-moi, je suis vraiment maladroit... Je te fais souffrir alors que je ne le désire même pas. Je suis vraiment un imbécile. Mais je te jure que je vais faire un effort! A partir de maintenant, je ferais en sorte de te dire ce que je pense au lieu de ruminer...

Lilith Nombre de messages : 662 Age : 33 Date d'inscription : 17/05/2007

- J'ai l'impression de ne plus exister lorsque tu n'es pas près de moi...

Ces mots... c'était presque magique de les entendre, parce que je ressentais la même chose lorsqu'il n'était pas là ! Il ne servait à rien de se voiler la face, même si j'étais très heureuse chez Wolfgang, il me manquait le plus important, et ce qui était toujours au-dessus de tout ! Il me manquait mon frère...

Il s'excusa pour sa maladresse, pour m'avoir fait souffrir alors qu'il ne le voulait pas. Il me promit de faire des efforts. Cette fois-ci, je le crus...

Je m'excuse aussi de t'avoir fait endurer ce calvaire en m'en allant. Il faut croire que les liens qu'on nous attribue existent réellement... Je ne peux pas être entièrement heureuse si tu n'es pas près de moi, Ludwig. Le vide ne rend pas heureux...

Adonis Nombre de messages : 626 Date d'inscription : 06/05/2007

- Non, le vide ne rend pas heureux...

Ses paroles étaient vraiment pleine de sens pour moi. Cela mettait du temps mais on le retrouvait finalement ce fameux lien invisible qui nous gardait sur la même longueur d'onde. Il m'avait manquer et c'est peut-être parce que j'avais trop vite chercher à oublier que nous étions jumeaux que les choses se passaient si mal. Si je n'assumais pas ce que nous étions, comment la symbiose aurait elle pu fonctionner?

- Et si parlait d'autre chose... Trop parler des problèmes ça crée plus de problèmes, j'en suis convaincu!

Et oui encore une des fabuleuses théories que m'avait apporter mes cent d'existence. J'étais vieux et au fond c'est de ce côté-là que cela se faisait le plus ressentir. Bref, il fallait que je lui expose ma nouvelle idée géniale qui venait tout juste de tombée.

- J'ai une de ces envies de chocolat! Et si on commandait tout ce qui contenait du chocolat au room-service de l'hôtel? C'est pas comme si on pouvait avoir une crise de foie alors autant en profiter.

Lilith Nombre de messages : 662 Age : 33 Date d'inscription : 17/05/2007

Il était d'accord avec moi. Il ressentait la même chose. Nous pensions la même chose... Qu'est-ce que cela m'avait manqué de le lui entendre dire ! Avant, il ne se gênait pas pour me le faire savoir, mais il avait changé il y a un bon nombre d'années déjà, se refermant peu à peu sur lui-même. Mais maintenant, c'était fini ! Du moins je l'espérais de tout mon cœur...

Du chocolat ? Je te suis ! Ca fait longtemps qu'on n'en a pas partagé tous les deux !

En fait, ça ne faisait pas si longtemps que ça quand on y réfléchissait. Je lui avais piqué sa barre de chocolat au Conseil et j'avais fini ce qu'il restait, ce qui l'avait mis en rogne. Ce n'était pas tout à fait partager, mais presque.

Et puis, je dois te rendre le barre de chocolat que je t'ai prise de force la dernière fois !

Adonis Nombre de messages : 626 Date d'inscription : 06/05/2007

- C'est un crime!

Il était vrai qu'à une époque nous passions la plupart de nos soirées à manger du chocolat en s'occupant chacun d'une manière différente. Nous étions ensemble, sans trop empiéter sur le territoire de l'autre, ce qui aidait à conserver une relation plus agréable.

- Mais oui! Le chocolat que ma voleuse de petite soeur c'est enfiler comme une goinfre. Je me ferais donc un plaisir de te piquer du chocolat quand le gentil monsieur, qui je le sens va devenir mon grand ami, nous apportera ce que nous avons commander. Et en plus, je le mangerais avec délectation devant toi d'une matière très sadique parce que j'adoooooooore le chocolat.

Alors non, je n'avais rien consommer - du moins il ne me semblait pas que ma dernière victime avait fumer la moquette - et oui, j'étais complètement accro au chocolat. A ce point-là, c'était presque une addiction et je devais bien avouer que cela surpassais parfois le goût si délicieux du sang.

Lilith Nombre de messages : 662 Age : 33 Date d'inscription : 17/05/2007

Eh, je ne suis pas une goinfre ! Et tu peux parler, tu avais déjà avalé plus de la moitié de la barre, j'ai dû me contenter du reste !

J'eus une moue boudeuse : je n'aimais pas être traitée de "goinfre", et ce depuis toujours. Et, à moins d'avoir un trou de mémoire, il le savait ! Nous avions tous les deux un petit faible pour le chocolat, mais il était plus ennuyeux à ce sujet que moi. Et, souvent, lorsque je demandais à en avoir, il venait me narguer en me traitant de goinfre. Ensuite, cependant, il était le premier à me demander de partager avec lui, ce que je finissais toujours par faire.

Tu n'oserais pas faire ça, quand même !

Il n'avait pas le droit de savourer un morceau de cette façon, devant moi, sans que je puisse y toucher !! C'était terriblement méchant !

Adonis Nombre de messages : 626 Date d'inscription : 06/05/2007

- Oh mais si... Un petit goinfre qui fait sa tête de "Tu m'embêtes, je boude!".

Ah comme la provoquée gentillement de cette façon m'avait manquer. Il fallait avouer qu'avant c'était une activité fort divertissante et que je ne me lassais pas de la voir réagir plus ou moins à chaque fois de la même façon. Elle n'était pas non plus ma soeur pour rien, au fond nous avions quand même quelques similitudes - même si elles n'étaient pas sur la même échelle - au niveau du caractère.

Quand elle affirma que je n'oserais pas mettre mon idée à exécution, je pris quelques secondes pour réfléchir. Autant parce que je cherchais un truc pour l'ennuyer encore plus, mais aussi parce que pendant ce temps, je ne lui disais rien. Et cela ne devait vraiment pas lui plaire.

- Hum tu me fais hésiter maintenant... Faire une chose pareille, ce serait vraiment très méchant non?

Je conservais encore le silence pendant un moment, puis - après m'être dégager un peu car je tenais encore Esmée contre moi - je frappais la paume de ma main avec mon poing comme s'il s'agissait d'un marteau. Cela signifiais que j'avais encore trouver ce que j'allais lui dire et qu'elle allait bientôt savoir de quoi il s'agissait.

- C'est décider, on va faire autrement. Tu auras le droit à un morceau du gâteau que je comptais m'enfiler tout seul...

Marquant la taille présumée de la pâtisserie avec une de mes mains, j'utilisais l'autre pour lui montrer ce à quoi elle aurait droit. En clair pas grand chose. C'était juste pour dire de qui avoir donner quelque chose. Une miette aurait pu convenir mais alors ça faisait vraiment radin. Quoi que...

- Je vais te donner un mini micro bout comme ça tu seras contente et tu ne pourrais plus dire que je ne partage jamais avec toi... déclarais-je en lui tirant, pour le grand final, la langue.

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